COMBIEN DE TEMPS VOUS RESTE-T-IL à VIVRE SELON VOTRE MéTIER ? UNE éTUDE RéPOND à LA QUESTION

Selon une étude récente de l'Insee, notre métier pourrait bien être l'un des facteurs déterminants quant à la durée de notre existence. Alors que certains métiers semblent promettre une longévité accrue, d'autres peuvent au contraire nous exposer à une vie plus courte.

L’espérance de vie globale française en hausse depuis trois ans

Depuis plusieurs années, la France observe une progression constante de son espérance de vie. Si cette tendance a été légèrement contrariée en 2020 par l'impact dévastateur de la pandémie de Covid-19, elle a depuis repris son cours ascendant. Les chiffres sont éloquents : au cours des trois dernières décennies, l'espérance de vie des femmes est passée d'environ 81 ans à une moyenne oscillant entre 85 et 86 ans. Chez les hommes, cette progression est également significative, passant de 73 à 80 ans. Cette évolution encourageante témoigne des progrès réalisés en matière de santé et de bien-être dans le pays.

Pourtant, derrière ces chiffres globaux se cachent des disparités importantes liées au statut socio-professionnel. Selon Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, interviewé par le Figaro Emploi, il existe un "clivage marqué entre les cols bleus et les cols blancs".

L’espérance de vie intimement corrélée au statut socio-professionnel

Les métiers intellectuels, souvent mieux rémunérés et moins pénibles, semblent offrir une perspective de vie plus longue. Ainsi, à 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu'à 83,9 ans, contre seulement 77,7 ans pour un homme ouvrier. Chez les femmes, cet écart est également significatif, avec une espérance de vie de 88,1 ans pour une cadre contre 84,8 ans pour une ouvrière du même âge.

Louis Maurin souligne cette disparité persistante : "L'espérance de vie augmente de la même manière chez les ouvriers que les cadres, ne permettant pas à cet écart de se réduire au fil des années." Ces écarts se répercutent également sur les professions intermédiaires et les employés. Ainsi, à 35 ans, un homme exerçant une profession intermédiaire peut espérer vivre jusqu'à 81,7 ans, contre 80 ans pour un employé. Chez les femmes, ces écarts se creusent davantage, illustrant la complexité des facteurs qui influent sur la longévité.

En outre, d'autres variables entrent en jeu, telles que l'accessibilité aux soins de santé, les habitudes de vie, et les pratiques à risques comme la consommation d'alcool ou de tabac.

En définitive, la question de la durée de notre existence reste étroitement liée à nos choix professionnels et aux politiques publiques qui façonnent notre société.