DIABèTE DE TYPE 2 : POURQUOI CETTE AGENCE SANITAIRE RECOMMANDE DE PRIVILéGIER D’ABORD LES THéRAPIES NON MéDICAMENTEUSES

Pour les personnes atteintes de diabète, la pratique d’une activité physique adaptée est recommandée puisqu'elle comporte de nombreux bénéfices directs et immédiats ainsi que des bénéfices à long …

L’activité physique d’abord, les médicaments après. Telles sont les nouvelles recommandations en ce qui concerne la prise en charge du diabète de type 2, maladie de plus en plus fréquente qui représente 92% des cas de diabète, soit plus de 2 millions de Français. Aussi appelé diabète non insulino-dépendant, le diabète de type 2 se caractérise par la présence d'un excès chronique de sucre dans le sang ou hyperglycémie. Cette dernière résulte d’une mauvaise utilisation de l’insuline, hormone régulatrice, par les cellules de l’organisme. Indolore, le diabète de type 2 progresse pendant de nombreuses années et peut donc passer longtemps inaperçu : en moyenne, il s’écoule 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.  Après plusieurs années d'évolution, il entraîne des complications graves, pouvant survenir après 10 à 20 ans de déséquilibre glycémique. La maladie peut provoquer une cécité et des atteintes aux pieds pouvant aller jusqu’à des amputations, mais aussi des infarctus, AVC et une insuffisance rénale.  La prise en charge des patients vise à améliorer leur qualité de vie et à réduire la morbi-mortalité associée à ces complications.

En effet, qu’il s’agisse du diabète de type 1 ou de type 2, l’objectif du traitement est de normaliser la glycémie, car les hyperglycémies répétées et prolongées provoquent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins du corps.  Cette prise en charge thérapeutique du diabète passe d’abord par la modification des habitudes de vie, avec une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et éventuellement une perte de poids. Dans ce contexte, la Haute Autorité de Santé (HAS) fait d’ailleurs savoir que les thérapeutiques non médicamenteuses comme l’activité physique, la prise en charge nutritionnelle ou encore la lutte contre la sédentarité ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années, aux côtés des nouvelles molécules. C’est pourquoi l’agence a décidé de mettre à jour ses dernières recommandations dans ce domaine datant de 2013, qui portaient à l’époque exclusivement sur la stratégie médicamenteuse. Ses experts disent s’appuyer sur « les données probantes internationales, sur ses recommandations récentes et les avis de la commission de la Transparence concernant les médicaments antidiabétiques. »

La prescription d'activité physique adaptée (APA), de quoi s’agit-il ?

Ces recommandations actualisées affirment ainsi que le traitement de première intention n’est autre que les stratégies non médicamenteuses, et ce dès le diagnostic posé. Il s’agit d’un changement de paradigme majeur car autrement dit, les modifications du mode de vie (activité physique, nutrition) sont ainsi considérées comme un préalable à l’éventuelle mise en place d’un traitement médicamenteux. Concrètement, la mise en place d’un programme nutritionnel est recommandée afin d’améliorer l’équilibre glycémique tandis que l’activité physique présente de nombreux bénéfices thérapeutiques, comme l’amélioration de la sensibilité à l’insuline (elle facilite l’action de l’insuline en diminuant la résistance à l’insuline) la réduction du risque de progression du diabète ou encore de complications cardiovasculaires. A une condition toutefois : que sa pratique se fasse dans le cadre d’une prescription par un médecin pour une activité physique adaptée (APA) et ce « au niveau initial d’activité du patient et à ses capacités ». Une méthode qui constitue, selon l’agence, « un facteur de motivation et d’adhésion du patient à l’évolution du mode de vie ».

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Pour rappel, l’activité physique adaptée (APA) est prescrite (sa prescription initiale revient exclusivement aux médecins) sous forme de programmes structurés et limités dans le temps d’exercices physiques dispensés par un professionnel dédié (structures APA ou Maison sport-santé). Ce dernier va en effet adapter le programme à la condition médicale et physique du patient, ses capacités fonctionnelles et ses limites (locomotrices, cognitives, sensorielles), ainsi qu’à son degré d’autonomie et ses facteurs de risques à la pratique de l’APA. « Un programme d’APA à visée thérapeutique se compose de 2 à 3 séances d’activité physique par semaine, sur une période de 3 mois, éventuellement renouvelable. Chaque séance d’APA dure entre 45 et 60 minutes et associe des activités d’endurance, d’aérobie et de renforcement musculaire. Il doit y avoir au moins un jour de repos entre les séances. », précise l’Assurance maladie à ce sujet, non sans ajouter que « d’autres types d’exercices peuvent être associés (équilibre, coordination, assouplissement ou exercices respiratoires) selon la pathologie ou l’état de santé et l’objectif du bénéficiaire. »

Il est établi, selon la revue médicale Vidal, que les patients ayant recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (autonomie, endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre l’isolement, meilleure image de soi). Quant aux frais engagés, la Fédération Française des Diabétiques fait savoir que la dispensation de ce type d’activité physique ne fait pas l’objet d’un remboursement par l’assurance maladie. Mais certaines mutuelles proposent une prise en charge et une aide financière de la ville peut être également envisagée, ainsi que par d’autres institutions ou certains clubs sportifs.  A noter que si les modifications du mode de vie ne suffisent pas, la HAS préconise une prise en charge médicamenteuse. Le choix du traitement doit alors « prendre en compte les comorbidités, facteurs de risques et besoins du patient selon sa situation et ses préférences. » font remarquer ses experts. Certains traitements antidiabétiques démontrent des effets protecteurs cardiovasculaires et rénaux. Au-delà de la recherche de l’équilibre glycémique, la HAS recommande ainsi que la prescription d’un traitement tienne compte de ces effets.

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